e premier travail consistait à rapporter à
Eurysthée la peau du lion de Némée. Némée, nom d'une ville d'Argolide
située à 20 Km au nord-est de Tirynthe, subissait les sévices
du terrible et gigantesque fauve ; la bête terrorisait la région
en dévorant les habitants à des dizaines de kilomètres à la ronde
et il incombait à Héraclès d'en terminer avec ces massacres.
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Héraclès
et le lion de Némée,
sanguine de Pierre Paul
Rubens. |
Héraclès
contre le lion,
dessin de Michel-Ange. |
Héraclès
parcourt les quelques kilomètres qui séparent Mycènes de Némée interrompant
son chemin seulement pour trouver hospitalité chez un ouvrier agricole
du nom de Molorchos dans la petite localité de Cléones ; il explique
au brave homme qu'il est à la recherche du fameux lion et que, par
conséquent, tout renseignement lui serait utile. Stupéfait par cette
folie et certain de ne plus jamais revoir le héros vivant, le paysan
promet seulement de sacrifier une bête de son troupeau à la gloire
de sa mort. Après ce court aparté, il découvre une région désertée
par le reste de la population, effrayée par les rugissements glaçants
du monstre, mais ne trouve personne pour lui indiquer où se terre
le félin ; en grand chasseur il se lance à la recherche d'empreintes
mais il peine à en trouver ; la colère commence à L'envahir quand,
après plusieurs jours de traque, il aperçoit enfin L'énorme monstre
derrière un buisson, la gueule barbouillée du sang de son dernier
carnage ; Héraclès bande son arc et tire une volée de flèches :
les projectiles touchent leur cible avec précision mais rebondissent
sur sa peau épaisse ! Molorchos aurait-il raison ? L'animal serait-il
invulnérable ? Le combat fait rage : d'un geste il saisit son épée
et lui assène un terrible coup : la lame se plie comme du fer blanc !
Dans un grand cri il décide alors d'écraser sa massue sur le crâne
du fauve mais le coup titanesque du héros ne fait que l'étourdir
très légèrement ; groggy et effrayé, le lion se réfugie dans son
antre. Héraclès finit par comprendre que ses armes ne lui serviront
à rien et décide d'utiliser la ruse. Il traque L'invincible lion
jusque dans sa tanière dont il obstrue L'une des deux entrées avec
une ingéniosité qui ne lui est pas coutumière. Commence alors un
duel acharné : Héraclès s'élance à mains nues vers le fauve qui
bondit à son tour et lui arrache un doigt, le héros le prend alors
à la gorge, il serre et serre de plus en fort... et finalement étouffe
la bête.
Après ce combat, il dépeça la dépouille avec les propres griffes
du lion, tranchantes comme du verre, et revêtit la peau telle une
armure invulnérable. Au retour, il se pressa d'annoncer à Molorchos
de ne pas honorer sa disparition mais plutôt de sacrifier sa bête
à Zeus car le jour de sa propre mort n'était pas encore venu.
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Héraclès
et le lion, amphore à figures noires, 550-540
avJC. |
Héraclès
contre lion, fragment d'amphore, VIème avJC. |
Héraclès
et le lion, stamnos à figures rouges, 490 avJC. |
Quand Héraclès revint à Mycènes apporter la preuve de son premier succès,
le roi Eurysthée fut tellement terrifié à la vue de la carcasse
léonine qu'il courut se cacher dans une grande jarre et ordonna
que jamais plus on ne laissât entrer le héros à L'intérieur de
la ville : dorénavant, Héraclès ne recevrait plus d'ordres directs
du souverain mais de son messager Coprée. Après cet épisode, Eurysthée
se convertit en L'un des plus célèbres lâches de la mythologie
classique.
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Héraclès
contre le lion de Némée,
marbre, XVIIème siècle. |
Héraclès
et le lion de Némée,
huile sur toile, Zurbarán,
1637. |
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