près déjà plus d’une
année d‘épreuves, Héraclès doit
poursuivre ses efforts ; en effet le quatrième travail
consiste à ramener vivant un sanglier géant qui
vit sur les pentes accidentées d’une montagne d’Arcadie
baptisée Erymanthe. Le monstre ne descendait de ses hauteurs
bardées de cyprès que pour ravager la région
saccageant les champs florissants de blés et certains racontaient
qu’ils avaient aperçu les poils hérissés
de son échine dépasser la cime des arbres ;
la poursuite s’annonçait donc assez difficile…
Dans le chemin qui le mène en Arcadie, le héros
va vivre la première de ces nombreuses péripéties
secondaires qui égayeront bon nombre de ses travaux :
il rend visite au bienfaisant centaure Pholos qui l’accueille
généreusement et lui offre l’hospitalité
pour la nuit. La surprenante bonté de l’hôte
mi-homme mi-cheval n’a pas de limite tant et si bien
qu’il sert à Héraclès de la viande
cuite alors que lui-même la mange crue… Repu par
tant de mets, le héros sent la soif l’envahir lorsqu’il
aperçoit un gigantesque tonneau de vin ; cependant
le brave Pholos lui explique que la délicieuse boisson
ne lui a été que confiée : elle est
propriété commune de tous les centaures. Malgré
cela, Héraclès insiste tellement qu’il parvient
à convaincre le maître de maison ; après
tout, personne ne se rendrait compte de rien et il ne s’agissait
que de quelques gouttes du breuvage… les deux convives
entament alors le bien le plus précieux de la collectivité
sans que celle-ci n’eut son mot à dire. C’est
justement à ce moment précis que les autres centaures,
attirés par l’odeur du vin, apparaissent en masse,
armés de flèches et de gourdins de sapins, pour
éliminer le profanateur. A peine remis de sa dégustation,
Héraclès aperçoit au dehors la horde menaçante
et sans perdre de temps, il attaque les deux premiers agresseurs
avec des brandons enflammés et abat aveuglement de ses
flèches tous les autres assaillants en déroute.
Toutefois, ses flèches n’abattirent pas seulement
les centaures en colère mais elles tuèrent aussi
le pauvre Pholos et blessèrent mortellement le malheureux
Chiron qui n’avait pourtant pas participé à
la bataille ; ainsi périrent les deux seuls centaures
à la fois bons et sages de la mythologie grecque.
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Héraclès
et Pholos, amphore à
figures noires, VIème avJC. |
Héraclès
contre les centaures,
haut-relief en marbre, Michel-Ange, XVIème siècle. |
Héraclès
contre les centaures, gravure, XVIIème siècle. |
Après ce triste épisode, Héraclès
peut réétudier le cas du monstrueux sanglier ;
il entame la chasse en pleine saison des neiges et escalade
l’Erymanthe à la recherche du monstre. Pour le
trouver il abat forêts et landes mais ne parvient à
le faire sortir de son repaire qu’en poussant de terribles
cris ; commence alors une poursuite effrénée :
il pourchasse pendant plusieurs jours le sanglier jusqu’aux
neiges éternelles, il le harcèle à coups
de pierres et relève sans relâche chacune de ses
empreintes laissées dans la neige ; petit à
petit la bête s’épuise et c’est le
moment que choisit Héraclès pour l’attirer
dans une profonde cavité qu’il avait préalablement
remplie de neige ; l’animal s’échoue
lamentablement dans le piège et se retrouve immobilisé,
le héros se jette alors sur son dos le maîtrisant
de ses mains nues et l’enchaînant solidement.
Chargeant l’animal sur ses épaules, notre héros
dévale le désormais célèbre mont
Erymanthe et se dirige vers Mycènes. Certaines mauvaises
langues relatent que, quand on lui présenta le sanglier,
le courageux Eurysthée fût tellement horrifié
qu’il plongea une nouvelle fois dans sa jarre…
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Héraclès
et le sanglier d'Erymanthe, huile sur toile, Zurbarán,
1637. |
Hercule et la sanglier,
dessin, école italienne, XVIIème siècle. |
Hercule et le sanglier
d'Erymanthe, bronze, Antoine Louis Barye, XIXème
siècle. |
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